Avis de recrutement d’un consultant pays (Burkina Faso)

Avis de recrutement d’un consultant pays (Burkina Faso)

Termes de références pour la réalisation d’une analyse critique sur la cohérence et la pertinence des programmes et politiques de santé en cours et sur la complémentarité entre les agents de santé communautaire et les acteurs associatifs

 

Contexte pays

A l’instar de plusieurs pays de l’Afrique, le Burkina Faso, le Niger et la Guinée sont bénéficiaires des financements du Fonds Mondial (FM) de lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose  pour la lutte contre ces trois maladies et le renforcement du système de santé depuis 2002. Le FM reconnaît que des systèmes de santé solides admettant des services de santé communautaires efficaces sont nécessaires pour mettre fin aux menaces de santé publique que représentent le VIH, la tuberculose et le paludisme. Par conséquent, le Fonds mondial a consenti des investissements destinés à mettre en place des systèmes résistants et pérennes pour la santé (SRPS) au cœur de ses priorités, comme en témoigne la nouvelle Stratégie du Fonds mondial pour la période 2017/2022 intitulée « Investir pour mettre fin aux épidémies ».

Les trois pays bénéficiaires dont il s’agit dans ce contexte précis se caractérisent par des politiques publiques très souvent peu adaptées aux réalités de terrain, ou par des approches de mise en œuvre peu efficaces. Le faible impact des politiques est généralement dû à la non prise en compte du caractère multisectoriel de la santé, ainsi que l’insuffisance d’implication des communautés à travers les organisations de la société civile. L’inefficacité de la mise en œuvre quant à elle est due aux mauvaises pratiques de gestion, à la corruption, à la culture de l’impunité et aux faiblesses des systèmes de redevabilité. C’est dire que le système de santé dans son ensemble devient mauvais or un mauvais état de système de santé est l’un des principaux obstacles à l’accès aux soins essentiels. Il est de plus en plus communément admis que, pour préserver et améliorer la santé des populations dans le monde, les pouvoirs publics doivent concevoir des systèmes de santé solides et efficaces capables de prévenir les maladies et d’offrir un traitement à toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants sans distinction, où qu’ils habitent.

Ces insuffisances ont pour conséquence une faible efficacité et efficience des interventions et un faible impact sur les bénéficiaires.

C’est pourquoi le RAME a initié la mise en place d’un dispositif de suivi citoyen de l’accès des populations aux services de santé au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, dénommée Observatoire Communautaire sur l’Accès aux Services de Santé (OCASS). Après environ 4 années de fonctionnement, les observatoires ont montré leur portée en termes de résorption des dysfonctionnements des services de santé, mais ont très peu d’impact sur l’environnement des systèmes de soins où se trouvent les causes profondes des évènements critiques qu’ils relèvent, notamment la gestion financière et la gouvernance du système de santé. C’est pour maitriser ces éléments, afin d’apporter des solutions de renforcement à la source, que le RAME a soumis à l’Initiative BACKUP Santé de la GIZ, un projet dénommé « Renforcement de l’implication de la société civile dans le suivi et la gouvernance des politiques de renforcement des systèmes de santé au Burkina Faso, en Guinée et au Niger ». Ce projet basé sur la promotion du suivi stratégique citoyen des politiques publiques de santé (2SCPS) vise à une consolidation des initiatives et expertises des acteurs de la société civile en matière de participation à la gestion des politiques publiques de santé pour un meilleur impact dans leur amélioration. De ce fait, il est prévu dans chaque pays, de réaliser des analyses critiques sur la cohérence et la pertinence des programmes de santé en cours. Les présents termes de références sont conçus pour guider la réalisation de ces analyses critiques.

 

Objectif général

Réaliser dans les trois pays cibles du projet des analyses critiques sur la cohérence et la pertinence des programmes et politiques de santé en cours.

Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement il s’agira de :

  • Décrire le processus d’élaboration de la politique de santé communautaire dans les trois pays
  • Analyser la cohérence et l’alignement financier de la politique de santé communautaire en rapport avec les programmes de santé portant sur les trois  pathologies (Sida, Tuberculose et Paludisme),
  • Faire une analyse des rôles et responsabilités (complémentaires, concurrentielles, juxtaposées) entre les agents de santé communautaire (les agents de santé à base communautaire relevant des formations sanitaires) et les agents (animateurs, conseillers psychosociaux) relevant des associations ;

 

Questions de recherche

Mise à l’agenda

  • Quels sont les problèmes de santé que la politique de santé communautaire veut résoudre ?
  • Quelles sont les principales causes de ces problèmes ?
  • Les problèmes sont-ils importants pour être pris en compte sur un agenda national déjà surchargé ?
  • Quels sont les acteurs qui ont fait connaitre ces problèmes ?
  • Quelles sont les populations affectées ?
  • Est-ce que les solutions proposées sont réellement disponibles ?
  • Sont-elles socialement acceptables ?

Processus décisionnels

  • Qui sont les acteurs qui ont participé à l’élaboration de la politique de santé communautaire ?
  • Quels sont les groupes d’intérêts ?
  • y at-il des directives, des lois ?

Mise en œuvre

  • Dans quel environnement socio-économique et politique se met en œuvre cette politique
  • Quels sont les rôles et les responsabilités des acteurs identifiés dans la PSC
  • De quels soutiens cette politique a bénéficiés ?
  • Y a-t-il eu des controverses importantes ?
  • Quelles sont les capacités organisationnelles et « écologiques » des institutions de mise en œuvre ?

Cohérence et alignement des politiques

  • La PSC a-t-elle réussi une intégration intersectorielle des besoins des bénéficiaires qui sont identifiés dans les 3 programmes ?
  • Les activités de la PSC soutiennent-ils des services des trois programmes prioritaires ?
  • Comment les activités de la PSC mises en œuvre répondent-ils aux objectifs globaux des trois programmes ?

Processus

  • Quels sont les facteurs facilitant ou entravant la mise en œuvre de la PSC ?

Complémentarité ASBC et autres acteurs

  • Quels sont les rôles et les tâches des acteurs intervenant en milieu communautaires

 

Livrables attendus

Deux rapports sont attendus :

Un premier rapport contenant :

  • Le processus d’élaboration de la politique de santé communautaire
  • La mise en exergue des aspects de cohérence, de pertinence, de conflits entre la politique de la santé communautaire avec les autres programmes des trois pathologies
  • Une analyse du processus de mise en œuvre de cette politique de santé communautaire
  • Des recommandations pour améliorer la mise en œuvre de cette politique

 

Un second rapport portant :

  • Une description de la charge de travail des ASBC et les autres acteurs associatifs intervenant dans la santé communautaire
  • Une analyse des domaines de conflits, de juxtapositions et de concurrence des rôles et responsabilités entre les acteurs est faite
  • Des recommandations pour améliorer complémentarité entre ces deux types d’acteurs intervenant dans la santé communautaire

 

Méthodologie du processus

L‘étude va se baser sur la méthode d’analyse de contenu et d’évaluation des programmes ou politiques visés ci-dessus.

La collecte des données consistera à une revue de la documentation et à des entretiens individuels. L’analyse consistera à apprécier la cohérence, la pertinence et la complémentarité des politiques et programmes de santé avec les différents contextes par pays, les besoins des populations et les priorités en matière de santé.

 

Tâches des consultants

Les consultants devront :

  1. Rassembler les documents nécessaires à l’étape de revue documentaire
  2. Elaborer des grilles de lecture et d’entretiens ;
  3. Elaborer la liste des acteurs à interviewer ;
  4. Veiller à l’inclusivité tout au long du processus ;
  5. Conduire les analyses autours des critères identifiés (cohérence, pertinence et complémentarité) ;
  6. Formuler des recommandations dans le but d’améliorer l’élaboration des politiques et programme de santé (dans le sens de les rendre plus cohérentes, pertinentes et complémentaires)
  7. Faire un rapport général

 

Profil et recrutement des consultants

 

Profil du consultant

 

Les consultants nationaux devront répondre aux critères suivants :

  1. Être de la nationalité du pays où se déroule la mission ;
  2. Être titulaire d’un diplôme universitaire en santé publique ou d’un Bac + 5 en sociologie/anthropologie, en sciences politiques, économiques ou juridiques
  3. Justifier d’une expérience antérieure d’au moins 3 ans dans le domaine des politiques publiques de santé
  4. Avoir conduit au moins une mission similaire (analyse de politique publique)
  5. Avoir une bonne connaissance du milieu de la société civile dans le pays concerné ;
  6. Avoir une bonne capacité de rédaction et de synthèse ;
  7. Parler couramment et écrire en Français ;
  8. Avoir des capacités à respecter les délais et à travailler sous-pression et dans un environnement multiculturel ;
  9. Une expérience avec le monde ou les acteurs communautaires serait un atout ;
  10. Avoir une bonne connaissance et pratique en informatique (Word, Excel, PowerPoint).

 

Processus de recrutement

Les 03 consultants nationaux seront recrutés par processus compétitif. Une consultation restreinte sera lancée au sein des réseaux de collaboration des partenaires du RAME au niveau des pays.

Le consultant national sera recruté pour une durée de tente (30) jours.

Il sera demandé à chaque candidat de soumettre :

  • un curriculum vitae actualisé démontrant la conformité avec les exigences du poste, avec au moins les contacts de trois personnes de références ;
  • une lettre de motivation décrivant son expérience personnelle en lien avec le processus en cours et les enjeux qu’il-elle perçoit à l’issu du processus ;
  • une proposition méthodologique et financière relative uniquement aux frais de consultance, incluant les taxes (retenue à la source)

La sélection des consultants sera faite sur examen des dossiers de candidature par les équipes pays en collaboration avec l’équipe régionale.

 

Pour toute personne qui serait intéressée, pourra envoyer son dossier de candidature par email à l’adresse suivante secretariat@rame-int.org avec copie sur directeuroperation@rame-int.org et rpse@rame-int.org  et ou le déposer sous plis fermé au Siège du RAME sise à Koulouba, TEL: 25 33 41 16.

Les candidatures sont recevables tous les jours ouvrables à compter du 1er  au 10 octobre 2019, date de clôture.

 

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